Les cinq sens en alerte, confinement impudique oblige, le corps est entravé. Mains jointes, bâillon, chaînes, cordes, camisole; impossible de s’échapper, impossible même de penser à autre chose qu’à l’objet du désir tant convoité. Elle est offerte, la poupée fluo, ouverte, suppliante, humide, déjà dilatée.
La scène se passe ici, dans mon donjon, le votre. Ce donjon rendu inaccessible par un autre confinement, déconfiture totale des pulsions mises en cage pendant soixante jours.
Confiné donc, à l’intérieur du donjon, à l’intérieure de cette pièce principale aux teintes violine. Confiné dans cette camisole, ligoté sur la table de bondage. Confinement encore puisque les attaches en cuir scellent une bonne fois pour toutes la reddition totale de mon soumis.
Toujours plus loin dans l’abandon, elle porte une cagoule intégrale ainsi que des bouchons d’oreille. Privation sensorielle, interdit d’entendre, de voir, de toucher, de sentir. Confinée à l’intérieur de son corps, ma jolie poupée devra s’en remettre au bon vouloir de sa maîtresse, accepter, se taire, endurer, se faire violence afin de garder la sève qui bout à l’intérieur de son corps. Cette sève salvatrice qui ne demande qu’à jaillir au moindre contact.
Viendra bien le moment du déconfinement, cet instant amer et magique où, libéré de cette coulée de lave intérieure, le corps et l’esprit retrouvent leur libre arbitre. C’est alors que l’on prie tous les saints du paradis afin de goûter à nouveau aux joies du confinement impudique, cet espace récréatif où le corps est tout entier tendu vers l’objet érotique ultime: le regard de sa maîtresse.